Manger des plantes sauvages pour améliorer notre microbiote

Manger des plantes sauvages pour améliorer notre microbiote?

Dans notre quête d’une meilleure santé et d’une alimentation plus naturelle, les plantes sauvages prennent une place de plus en plus importante.

Non seulement elles offrent une diversité de nutriments, bien plus riches que les plantes cultivées ( j’en ai déjà parlé ici ), mais elles possèdent également un microbiote unique capable de soutenir et d’enrichir le nôtre.

En effet, les plantes, tout comme les humains, abritent des communautés microbiennes variées sur leurs feuilles et racines, qui jouent un rôle crucial dans leur croissance et leur protection contre les pathogènes.

Cet article explore comment consommer des plantes sauvages peut améliorer notre microbiote intestinal et, par conséquent, notre bien-être général.

Exemple : le bourgeon de noyer est connu en phytothérapie (et plus précisément en gemmothérapie) pour favoriser la restauration de la flore intestinale. Il favorise la diminution du taux de sucre dans le sang et semble agir sur de nombreux troubles cutanés.

Le microbiote des plantes

Le microbiote des plantes, aussi appelé phytobiote, est l’ensemble des micro-organismes vivant en association avec les plantes. Ces micro-organismes se trouvent principalement à la surface des feuilles (phyllosphère) et des racines (rhizosphère). Le phytobiote aide les plantes à absorber les nutriments, à croître, et à se défendre contre les maladies.

Le microbiote intestinal : notre deuxième cerveau

Le 21ème siècle a marqué une révolution dans notre compréhension de la santé digestive et somatique. Les symptômes que nous considérons souvent comme purement psychologiques sont en réalité souvent enracinés dans notre physiologie digestive. La découverte du « deuxième cerveau » — le système nerveux entérique — a changé notre perspective sur les relations entre l’intestin et le cerveau.

Le microbiote intestinal, composé de 100 000 milliards de micro-organismes, joue un rôle crucial dans notre santé. Il est impliqué dans la digestion, la production de vitamines B et K, et de métabolites tels que les acides gras à chaîne courte. De plus, il participe activement à notre défense immunitaire.

En 2018, les scientifiques ont étudié les selles de 10 000 Américains et britanniques. Ceux qui avaient le microbiote le plus diversifié étaient ceux qui mangeaient plus de « 30 plantes différentes par semaine » ! D’où le régime « 5 fruits et légumes frais par jour » en France.

Facteurs de risque du Syndrome de l’intestin irritable (SII)

Le microbiote intestinal est sensible à divers facteurs de risque du Syndrome de l’intestin irritable (SII), tels que le stress, l’alimentation, les antibiotiques et les infections. Une perturbation de cet écosystème délicat peut entraîner des déséquilibres avec des répercussions sur notre santé globale.

Les bienfaits des plantes sauvages pour notre microbiote

En consommant des plantes sauvages, nous introduisons dans notre corps des micro-organismes bénéfiques, diversifiant ainsi notre propre microbiote intestinal. Cette diversité microbienne est essentielle pour une bonne santé digestive et un système immunitaire fort.

Diversité et résilience microbienne

D’une part, les plantes sauvages sont riches en fibres et en composés bioactifs. D’autre part elles poussent dans des environnements variés et hostiles, développant ainsi un microbiote robuste et diversifié.

Lorsque nous consommons ces plantes, nous profitons de cette diversité microbienne, qui peut renforcer notre microbiote intestinal, le rendant plus résilient face aux infections et aux déséquilibres.

En consommant des plantes qui ont leur propre microbiote bénéfique, nous pouvons potentiellement enrichir notre flore intestinale avec de nouveaux micro-organismes bénéfiques. Par exemple les baies sauvages, feuilles et racines de plantes sauvages comestibles. Mais aussi les graines de psyllium (nom commun donné à la graine du plantain), la mélisse, l’angélique, ,

Enrichissement en prébiotiques

Les plantes sauvages sont souvent riches en fibres et en prébiotiques, des substances qui nourrissent les bonnes bactéries de notre intestin. Les prébiotiques favorisent la croissance de bactéries bénéfiques comme les bifidobactéries et les lactobacilles, améliorant ainsi la digestion et renforçant le système immunitaire.

Comment intégrer les plantes sauvages dans notre alimentation

Pour profiter des bienfaits des plantes sauvages, il est important de savoir comment les récolter et les consommer de manière sûre. Voici quelques conseils :

  1. Identification : Apprenez à identifier les plantes sauvages comestibles et assurez-vous de ne pas les confondre avec des plantes toxiques.
  2. Récolte : Récoltez les plantes dans des zones non polluées, loin des routes et des zones industrielles.
  3. Préparation : Lavez soigneusement les plantes avant de les consommer pour éliminer toute contamination superficielle (et donc des mauvais microorganismes qui pourraient être pathogènes).
  4. Diversité : Intégrez une variété de plantes sauvages dans votre alimentation pour maximiser les bienfaits microbiens.

Conclusion

Manger des plantes sauvages est une façon naturelle et efficace d’améliorer notre microbiote intestinal. En plus d’apporter une diversité de nutriments, elles enrichissent notre microbiote avec des micro-organismes bénéfiques, renforçant ainsi notre santé digestive et notre système immunitaire. En intégrant des plantes sauvages dans notre alimentation, nous pouvons profiter de leurs bienfaits uniques et contribuer à notre bien-être général.

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Manger des plantes sauvages pour améliorer notre microbiote

La Revue des Microbiotes n°2, 2015 ; Mayer, 2011

McDonald D, Hyde E, Debelius JW, Morton JT, Gonzalez A, Ackermann G, Aksenov AA, Behsaz B, Brennan C, Chen Y, DeRight Goldasich L, Dorrestein PC, Dunn RR, Fahimipour AK, Gaffney J, Gilbert JA, Gogul G, Green JL, Hugenholtz P, Humphrey G, Huttenhower C, Jackson MA, Janssen S, Jeste DV, Jiang L, Kelley ST, Knights D, Kosciolek T, Ladau J, Leach J, Marotz C, Meleshko D, Melnik AV, Metcalf JL, Mohimani H, Montassier E, Navas-Molina J, Nguyen TT, Peddada S, Pevzner P, Pollard KS, Rahnavard G, Robbins-Pianka A, Sangwan N, Shorenstein J, Smarr L, Song SJ, Spector T, Swafford AD, Thackray VG, Thompson LR, Tripathi A, Vázquez-Baeza Y, Vrbanac A, Wischmeyer P, Wolfe E, Zhu Q; American Gut Consortium; Knight R. American Gut: an Open Platform for Citizen Science Microbiome Research. mSystems. 2018 May 15;3


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