La belladone : son histoire fascinante

L’Atropa belladonna, ou belladone, est une plante fascinante vivace de la famille des Solanacées (comme la tomate et la pomme de terre). Elle est redoutable, à la fois médicinale et toxique, qui a traversé l’histoire en étant associée à la magie, aux poisons et à la médecine.

Elle est aussi appellée morelle furieuse, herbe empoisonnée, cerise du diable, guigne de poison, herbe aux sorciers, poison noir, douce-amère mortelle,…

Origine et étymologie

Le nom Atropa vient d’Atropos, l’une des trois Moires (Parques) de la mythologie grecque, qui coupait le fil de la vie. Cela fait référence à la toxicité mortelle de la plante.

Belladonna, qui signifie « belle dame » en italien et renvoie à une pratique de la Renaissance Italienne : Les femmes utilisaient des gouttes de jus de belladone pour dilater leurs pupilles. Ce qui était considérées à l’époque comme un atout esthétique séduisant. Les premières mentions de l’utilisation de la belladone à cette fin apparaissent au début du XVIe siècle.

Heureusement la pratique est vite tombée en désuétude au fur et à mesure que les effets toxiques de la belladone ont été mieux compris !

Utilisation dans l’Antiquité

  • Les Grecs et les Romains connaissaient bien la belladone. Hippocrate et Dioscoride la mentionnent pour ses propriétés anesthésiques et antalgiques.
  • Elle était aussi un poison redouté : on pense qu’elle a été utilisée pour éliminer des ennemis politiques. L’empereur Claude aurait peut-être été empoisonné avec de la belladone par son épouse Agrippine.
  • Chez les Celtes et les Germains, elle aurait eu un rôle dans les rituels chamaniques.
"Atropa belladonna L." par Kristen M. Van Neste; Sarah E. Gabler; Dr. Vicki A. Funk and Kyle Wallick is marked with CC0 1.0.
« Atropa belladonna L. » par Kristen M. Van Neste; Sarah E. Gabler; Dr. Vicki A. Funk and Kyle Wallick is marked with CC0 1.0.

Moyen Âge et Renaissance : entre sorcellerie et médecine

  • La belladone était une des plantes phares des onguents de sorcières. Elle était censée provoquer des hallucinations et des sensations de vol. Certains pensent que les légendes des sorcières chevauchant des balais viennent de ces expériences.
  • Paradoxalement, elle était aussi utilisée en médecine pour soulager la douleur et traiter certaines maladies nerveuses.

Époque moderne : de la médecine à la pharmacologie

  • ⚠️ Aujourd’hui, elle n’est plus utilisée en médecine traditionnelle sous sa forme brute à cause de sa toxicité. Seuls ses alcaloïdes purifiés sont employés sous contrôle médical (atropine, scopolamine). Elle est dont exclusivement réservée à la préparation de produits en milieu pharmaceutique.
  • En effet, au XIXe siècle, la scopolamine et l’atropine, ses principaux alcaloïdes, sont isolés. Selon le VIDAL, l’atropine est toujours utilisée aujourd’hui en ophtalmologie pour dilater la pupille, en cardiologie pour traiter certaines arythmies et comme antidote à certains poisons.

Aujourd’hui : une plante à manier avec prudence

Bien que toujours utilisée en médecine sous forme de dérivés contrôlés, la belladone reste une plante hautement toxique. Toutes ses parties sont dangereuses, notamment ses baies noires, qui peuvent être fatales en ingestion.

Elle fait tout de même partie de la Liste A de la pharmacopée française. Cela signifie qu’elle fait partie de la liste des plantes médicinales utilisées traditionnellement.

Cependant, il y est bien marqué que toutes les parties de la plantes sont TOXIQUES ❌ ! Aucune partie n’est comestible. Même à faibles doses, les alcaloïdes provoquent des troubles graves.

Son usage traditionnel a largement disparu au profit de ses principes actifs purifiés. Avec l’évolution des connaissances médicales, ses dangers ont été mieux compris, et son utilisation s’est progressivement abandonnée. Elle reste fascinante par son histoire, mais à manipuler avec une extrême prudence.

D’ailleurs, ses baies noires particulièrement attractives, sont responsables de nombreux cas d’intoxication, parfois graves, notamment chez les enfants et les animaux.

C’est une plante chargée d’histoire, à la frontière entre médecine et poison, entre science et légendes !

C’est ce qui me passionne chez les plantes et j’aime te faire découvrir tous ces savoirs anciens dans mes formations avec accompagnement.

Amandine

Image: « Belladonna, deadly nightshade (Atropa belladonna). Kohler’s Medizinal-Pflanzen band.1 (1887) » par Swallowtail Garden Seeds is marked with Public Domain Mark 1.0.

Boiron


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