Atlas végétal des plantes médicinales

La mort de l’herboristerie : un héritage de Vichy

Tu ne le sais peut-être pas, mais en 1941, le régime de Vichy a pris une décision qui allait avoir des conséquences profondes et durables sur la pratique de l’herboristerie en France : la suppression du diplôme d’herboriste! Cette décision, apparemment anodine, a marqué le début d’un lent déclin pour cette profession ancestrale, laissant un vide béant dans notre système de santé.

Le déclin de l’herboristerie

La suppression du diplôme d’herboriste a eu un impact direct sur la profession. Les herboristeries, qui étaient autrefois des lieux de conseils et de vente de plantes médicinales, ont progressivement disparu, faute de relève. Les pharmaciens, qui ont hérité du droit de vendre des plantes médicinales, se sont rapidement désintéressés de cette activité, préférant se concentrer sur les médicaments chimiques.

L’abandon de la phytothérapie par les pharmaciens

Plusieurs facteurs expliquent cet abandon. Tout d’abord, la vente de médicaments est plus lucrative que celle des plantes. Ensuite, la phytothérapie exige des connaissances approfondies en botanique et en pharmacologie, connaissances que les pharmaciens n’acquièrent plus lors de leur formation.

Enfin, beaucoup perçoivent les plantes médicinales comme moins efficaces et moins fiables que les médicaments, alors que de nombreuses études scientifiques ont démontré leurs propriétés thérapeutiques.

La perte d’un savoir ancestral

La disparition progressive des herboristes a entraîné une perte de savoir-faire et de connaissances traditionnelles. Les vertus médicinales des plantes, transmises de génération en génération, sont tombées dans l’oubli. Aujourd’hui, on relègue au second plan, voire on méprise, ce savoir ancestral qui a pourtant servi de base à la médecine moderne.

Les conséquences de cette situation

Cette situation a des conséquences importantes sur notre santé. Elle nous prive d’une approche thérapeutique naturelle et complémentaire, qui a fait ses preuves depuis des siècles. Elle nous rend également plus dépendants des médicaments chimiques, qui peuvent avoir des effets secondaires indésirables.

Plantes médicinales planche 2
Plantes médicinales planche 2 – Medicinal plants, medical herbs, botanical illustrations, plate 2 – Public domain illustration from Larousse du XXème siècle 1932″ par EN NOIR & BLANC is marked with CC0 1.0

Un savoir ancestral méprisé et entravé

Ce mépris pour le savoir traditionnel des herboristes se manifeste également dans le domaine des huiles essentielles. Alors que ces produits naturels connaissent un engouement croissant, leur utilisation reste souvent méconnue et mal encadrée. Une enquête récente a même révélé que la plupart des pharmaciens ne savent pas comment conseiller l’utilisation des huiles essentielles.

Pourtant, les herboristes, forts de leur connaissance des plantes et de leurs propriétés, seraient les mieux placés pour conseiller et informer le public sur l’utilisation de ces produits. Malheureusement, ils sont soumis à des restrictions drastiques.

Le monopole pharmaceutique : une finalité sanitaire, une réalité disputée

Le monopole pharmaceutique sur les médicaments à base de plantes s’étend à la vente des 546 plantes médicinales répertoriées dans la pharmacopée, sous réserve de certaines dérogations.

Ces plantes sont réparties en deux listes :

  • La liste A (416 plantes) comprend des plantes traditionnelles, dont certaines peuvent être toxiques.
  • La liste B (130 plantes) comprend des plantes traditionnelles à usage thérapeutique, mais dont les effets indésirables potentiels (notamment la toxicité) sont supérieurs aux bénéfices attendus. On ne peut pas les vendre en l’état, même par par les pharmaciens.

Parmi les plantes médicinales de la pharmacopée, 148 ont été exclues du monopole pharmaceutique ,car elles sont utilisées à des fins alimentaires ou comme condiments. On peut les vendre hors des pharmacies en tant que denrées alimentaires, mais sans indication thérapeutique !!!

On peut vendre ces plantes en vrac ou en mélange (dans des boissons, des tisanes, etc.). Cependant, les herboristes n’ont pas le droit de conseiller les gens sur la façon de les utiliser pour se soigner !

En France, la « police de la santé 1 » a fait fermer les herboristeries les unes après les autres. Les herboristes, qui détiennent le savoir traditionnel sur les plantes, n’ont pas le droit de vendre des plantes qui guérissent en dehors de ces 148 plantes autorisées à la vente.

1 . Les Agences Régionales de Santé (ARS); L’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé (ANSM); La Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF)

« La justice peut condamner un herboriste simplement pour avoir affirmé qu’une tisane au thym ou au romarin soigne un rhume ou un mal de gorge !« 

Conslusion

C’est pourquoi, entre le monopole pharmaceutique sur les plantes médicinales et la législation qui restreint la communication sur les usages médicinaux potentiels des plantes, il est compréhensible que je privilégie une approche culinaire de ces plantes sauvages. L’aspect gastronomique offre une porte d’entrée vers la découverte de saveurs et de textures uniques, tout en permettant de profiter des bienfaits potentiels des plantes sans enfreindre la réglementation.

Ainsi, l’exploration culinaire des plantes sauvages devient une alternative pour renouer avec la nature et ses ressources, tout en restant dans un cadre légal et sécurisé.

C’est une invitation à redécouvrir notre patrimoine culinaire et botanique, en toute gourmandise et curiosité !

N’hésitez pas à me dire ce que vous en pensez !

Amandine

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